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Séminaire Szondi 97 - 1

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Séminaire Szondi 97 - 1

Il s'agit d'un mémoire portant sur des sujets ayant été en week-end de groupe (18 pers.) afin d'apprendre des techniques d'amélioration de leur potentiel énergétique. Concrètement, il s'agissait de transmettre l'énergie aux autres participants. Cette transmission suppose un déblocage auquel justement répond le but général de ce week-end.



Le test de Szondi a été effectué auprès de dix sujets trois fois avant le week-end, deu 242j96c x fois pendant et trois fois après (5 jours, 3 sem. et 3 mois après). Deux rorschachs (avant et après) ainsi que des entretiens complètent l'analyse. L'analyse tentera de dégager l'existence d'un changement psychodynamique après ce type de week-end.

Toute la théorie du magnétisme animal et d'une certaine façon la théorie freudienne font aussi appel à cette imagerie des processus énergétiques : la circulation de l'énergie, les blocages, ... la psychodynamique puise largement dans ces concepts et Mesmer est considéré comme l'inventeur de la psychothérapie. Sa théorie est probablement fausse mais le principe est juste. C'est plus élaboré qu'une simple suggestion. Le livre de référence actuellement autour de ces questions est le livre de René Roussillon (P.U.F.) : « Du baquet de Mesmer au baquet de Freud ». C'est intéressant d'un point de vue historique de voir le passage du magnétisme animal au somnambulisme provoqué puis à l'hypnose.

Le groupe des participants du mémoire a beaucoup fonctionné sur l'illusion groupale. Un bon thérapeute est quelqu'un qui met vite les gens en hypnose collective. Si les participants entrent dans cette ambiance, cela fonctionne bien. Le thérapeute doit sentir les individualités et se centrer sur le groupe. Dans le livre de Roussillon, le thérapeute repérait tout de suite les stases énergétiques par hallucination. Il voyait apparaître une rougeur à l'endroit de la stase ou cette partie grossissait. Par l'entremise de ces procédés hallucinatoires, le sujet voyait la partie atteinte s'améliorer, il s'en ressentait amélioré mais cela ne dure pas. Nous ne pouvons l'expliquer qu'en termes de transfert d'énergie psychique. Il y a du psychosomatique à ce niveau, un passage direct du psychique au somatique. Que ce soit thérapeutique, cela ne fait aucun doute mais ça ne dure pas. Que la « cure » courte et efficace soit appelée une thérapie ou non est une question idéologique.

Le traitement psychanalytique aboutit chez le sujet à un face-à-face avec lui-même. Finalement, le sujet ne change pas beaucoup, il est simplement en plus grande familiarité avec lui-même. Le résultat est que, 9 fois sur 10, ils sont malgré tout plus dépressifs après qu'avant la cure psychanalytique. Le fait de se fréquenter soi-même pendant plusieurs séances possède un effet dépressogène. Mélanie Klein en fait la base de sa théorie. Il est bien clair que le but de l'analyse n'est pas de déprimer les gens mais d'accéder au stade dépressif et donc d'accepter les choses comme elles sont. S'accepter soi-même comme on est, cela n'est jamais rigolo, on aurait mieux aimé être un autre... C'est surmonter les clivages.

A priori, ce genre de thérapie (celle du groupe) est spectaculaire et amène effectivement des changements qui peuvent être assez sensibles ; beaucoup plus que les thérapies individuelles où les choses se font très lentement. Chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients. Les thérapies individuelles provoquent des changements insensibles mais qui durent le plus souvent. Ces dernières sont moins euphorisantes que celle de ce groupe. Ici, c'est euphorisant, cathartique, il y a une espèce d'hypomanie groupale qui s'instaure et tout le monde en profite en donnant des changements assez rapide. Il y a parfois aussi des gens qui glissent...

Il ne faut pas croire que c'est réservé au registre névrotique uniquement avec l'hystérie en point de mire. En effet, l'hystérie présente une sensibilité particulière à la suggestion - c'est la théorie de Charcot - l'hystérique est facilement influencé. Charcot pensait que hystérie et hypnose étaient des synonymes et puis, on s'est aperçu que ce n'était pas vrai. Les hystériques notamment sont friands de ce genre de thérapie « magique » mais c'est assez répandu dans la population. Dans certaines circonstances comme la détresse, nous devenons facilement hystériques (consultation de l'irrationnel avec les astres, les cartes,...). Il y a des conditions naturelles de l'hystérie. Est-ce que les gens qui sont demandeurs de ce type de traitement sont plus hystériques que les autres ? Nous ne saurions pas répondre mais a priori, la demande étant énorme, il faudrait dire qu'il y a 85% d'hystériques dans la population ce qui n'est pas très sérieux. Si la théorie de la séduction est vrai, alors tous les pères sont pédophiles... on ne peut pas tenir des théories pareilles.

x Analyse de cas n°1 o

Il s'agit d'une femme de 43 ans, « Tiny ».

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Les 2 profils du milieu correspondent à la séance de psychothérapie, les 3 premiers sont les profils explorateurs qui la précèdent et les 3 derniers sont ceux où nous vérifions les résultats, les modifications intervenues, etc. Ainsi, le mois de décembre a servi à prétester puis le 11 et 12 janvier, c'est la séance et le retest 5 jours après, 3 semaines après et 3 mois après.

Nous avons un contraste entre le profil du moi et tous les autres vecteurs. Aux 2e et 3e profils, c'est un moi travailleur qui caractérise des sujets qui ne manquent pas d'idéal (p+) et qui, surtout, essayent de mettre en pratique cet idéal en mettant tout le temps en question la meilleure façon de réaliser celui-ci (k±). Ils sont soucieux, préoccupés de faire des progrès personnels. Ils recherchent même les problèmes d'une certaine façon, ils vont au-devant des problèmes, ils se posent des questions et en posent aux autres. Ils ne se reposent jamais de ce point de vue-là ; le sens de la vie, les données psychologiques les intéressent. Dans les circuits, c'est la position la plus élevée, la plus problématique, nous ne pouvons pas être plus « performatif » du point de vue psychique. Au-delà, c'est le profil quatritendant (± ± ) où nous avons affaire à des sujets plutôt tourmentés qui font presque profession de se poser des problèmes (philosophes par exemple).

Toute cette activité du moi contraste avec l'immaturité sexuelle. Dans le vecteur sexuel, elle a des positions infantiles. Il n'y a pas beaucoup de tension sexuelle. Autant les positions du moi sont développées, autant les positions sexuelles sont restées immatures et infantiles. Elle est plutôt passive avec un besoin de séduction du type « séduisez-moi » puis elle est faiblement séductrice (S o +). C'est surtout cette anarchie qui oriente dans ce sens. La position S + o est la moins évoluée, celle du petit bébé qui réclame sa tétée et qui crie si on ne lui donne pas ce qu'il demande, la demande adressée à l'objet est toujours infantile. Le rorschach exprime aussi cette dissonance entre l'ambition du moi et l'immaturité sexuelle (voir le rorschach en annexe). C'est peu banal cette opposition parce que, d'habitude, les gens avec un moi développé ont une sexualité élaborée ( du profil unitendant c'est-à-dire S o + ou S + o qui est toujours le signe d'une faible élaboration).

Nous avons un moi sincèrement préoccupé d'avancer, de réaliser des grands progrès, de se comprendre et alors, vraiment, un hypodéveloppement au niveau affectivo-sexuel. C'est surprenant parce qu'on trouve rarement une combinaison d'extrêmes aussi forts. On dirait un surmoi qui s'est développé en cavalier seul, très exigeant pour lui-même et qui s'est coupé de ses sources libidinales et au niveau libidinal, c'est vraiment très infantile. Un moi hyperdeveloppé est typique de la problématique obsessionnelle, le moi s'est développé au dépend de l'évolution génitale, donc, ce qui survit, c'est des tendances prégénitales. C'est un peu comme si l'obsessionnel avait mis toutes ses billes dans le développement du moi et il s'est anémié au niveau libidinal.

Dans le vecteur paroxysmal, le sujet manifeste ses réactions face à l'interdit ou à l'insatisfaction (interdit tout à fait vaste), si la réalité s'oppose à la satisfaction pulsionnelle, c'est la loi aussi. Si l'autre dit : « non, moi je suis trop fatigué, je ne peux plus », c'est la loi qui s'exprime, c'est l'autre qui intervient. Il y a une demande qui est exprimée en S et puis, cette demande s'adresse à l'autre et en P, nous aurons la réaction du sujet à la réaction de l'autre. Sa réaction est une réaction de fureur. C'est quelqu'un qui exprime des désirs infantiles qui ne peuvent pas être satisfait. D'une certaine façon, elle est tyrannique. Face à l'insatisfaction qui est liée à l'immaturité de sa demande, elle réagit en e- ! orientant l'interprétation dans le sens de quelqu'un qui râle. Comme elle passe du e o au e- !, nous y voyons aussi un signe d'immaturité très important parce que cela veut dire qu'elle râle pendant un certain temps et puis, Boum !, cela éclate, ça crie, ça crise en claquant les portes,... Évidemment, c'est plus compliqué que cela car la censure hy - est très forte et ne se relâche pas du tout.

Sur l'ensemble du protocole, la position la plus ferme est hy-. Elle n'exprime pas ses sentiments de manière directe et spontanée, elle ne dira pas ce qu'elle pense ou ce qu'elle sent de manière spontanée. Elle finira par le dire mais, en tout cas, si elle ne claque pas les portes, il y a autre chose qui claque. Quoi ? Les sujets avec ce profil (e o et e- !) présentent des éclats comportementaux et la réaction hy- les rend honteux, ils sont honteux de s'être laissé aller à des manifestations excessives. Ce qui est plus fréquent, avec cette forte censure hy-, il est possible que, n'exprimant pas ses sentiments, elle psychosomatise. C'est une théorie psychosomatique tout à fait élémentaire d'Alexander. Cela devrait survenir de manière aiguë (migraines, douleurs, crise de foie, tachycardies, fatigue brutale, ...). Ce sont des manifestations paroxysmales soit comportementales soit somatiques. Justement, cette femme a présenté des fortes migraines lors du week-end. Une telle censure hy- favorise nettement la somatisation du e- !.

Il y a tout le temps ce contraste entre l'exigence du moi qui veut travailler son problème et des mécanismes archaïques qui fonctionnent par ailleurs. Elle a une armure au niveau de l'expressivité émotionnelle. Elle le dit elle-même et ça, c'est son moi qui lui fait dire cela, elle est capable d'introspection, d'analyse mais ce n'est pas pour cela que ça s'arrange, il y a vraiment un barrage automatique qui verrouille toute expression émotive.

Donc :

hyperdéveloppement du moi (± +)

immaturité sexuelle (+ o)

côté paroxysmal sur un mode psychosomatique (e- ! puis eo avec hy- !)

Son rorschach montre beaucoup de prégénital, rien n'aboutit au niveau génital, c'est étonnant, très structurée dans le moi. S'il y a une immaturité de fond, même si le moi est bien développé, c'est quand même l'immaturité qui va apparaître au rorschach parce que celui-ci est fait pour ça, pour faire surgir les pulsions archaïques, c'est son intérêt : éveiller les fantasmes archaïques. C'est pour cette raison qu'il est peu concluant d'en faire un test cognitif du fait que ce n'est pas sa finalité, il a été construit pour l'exploration dynamique profonde.

Son contact est problématique. Le seul contact non problématique (C o +) est le profil où elle est extrêmement agressive (S o + et P -! -). Pour moi, quand elle est enragée, son contact est bon, elle entre facilement en contact. Par contre, si sa rage tombe, elle se déprime (m ±). Cela rend tonique le fait d'être animé par la rage (elle est enragée elle exprime sa rage) ; c'est comme les gens qui font la révolution, ils ne sont pas déprimés. En abandonnant ses positions agressives, elle se déprime. Le déprimé est quelqu'un qui ne supporte pas son agressivité c'est-à-dire qu'il ne parvient pas à l'assumer. Les déprimés quand ils guérissent deviennent souvent des gens infernaux, on préfère qu'ils soient déprimés évidemment !

Le m ± signifie que l'on est bien nul part, c'est la réaction dépressive par excellence au sens où ce que l'on retient ici de la dépression, c'est le malaise dans le contact, on est pas bien avec l'entourage : « ça ne va nin ». Comment est-ce que ça va ? Pfouaff, ça pourrait aller mieux. Ils sont là mais ils ont envie d'être ailleurs.

Elle passe du d+ au d-, ce qui n'est pas bon. Je me suis demandé si son d+ d'avant la séance exprimait son espérance de changement lors de son attente. Justement, ce profil est le plus dépressif de tous (C + ±) mais c'est aussi dans la dynamique dépressive, ça va dans le sens d'une attente et d'une espérance de changement. Il y a deux types de déprimés : ceux qui croient que ça ne changera jamais (d- : « aucun espoir, cela dure depuis trop longtemps ») et ceux qui espèrent quand même que cela va changer (d+ : « peut-être que demain ça ira mieux ! »). Dans son cas, elle passe de l'une à l'autre.

Globalement, c'est quelqu'un qui n'est pas heureux. Avec une immaturité aussi forte, une rage permanente et un blocage affectif, elle n'a pas le tiercé gagnant. Son point fort, c'est le besoin de faire un travail psychique. Mais elle recours à un moyen de changement qui est plus de l'ordre du miraculeux que de l'ordre du laborieux. De toute façon, l'un n'empêche pas l'autre, ce n'est pas parce qu'on travaille beaucoup qu'on ne peut pas espérer gagner au Loto. On peut quand même croire que cela va tomber du ciel. C'est vrai que c'est quelqu'un qui compte sur ses propres forces avant tout mais c'est quelqu'un qui est souffrant du fait qu'elle est restée immature.

Les modes d'entrée dans la névrose selon Freud sont au nombre de quatre dont ceux qui deviennent malades du fait que la vie leur impose des efforts trop grands et malgré tout, ils ne peuvent plus avancer. D'autres s'imposent eux-mêmes des efforts trop grands et ils feraient mieux de se calmer.

Venons-en aux deux profils de la séance. Globalement, le premier profil est banal dans le moi (Sch - o). Pourtant, chez elle, ça l'est moins puisque c'est le profil d'un moi qui refoule et donc, qui ne travaille plus ou beaucoup moins. Que refoule-t-elle ? C'est un profil névrotique tout à fait hystérique alors que les autres ne le sont pas franchement malgré la présence du hy- accentué. Nous pourrions avancer le fait de refouler ses exigences sexuelles lui procure une espèce de renversement où la tritendance du moi est passée dans le vecteur sexuel (S + ±). Le problème sexuel qui ne semble pas travaillé ordinairement le devient et est mis sur la table. Tout à coup, ce problème vient à l'avant-plan, il s'actualise, devient conscient. Mais ce qui est contradictoire, c'est que c'est un effet du refoulement, il y a un paradoxe. Elle ne travaille plus au niveau du moi mais sa problématique sexuelle, elle, est soumise une élaboration poussée.

Le m+ ! dénote un accrochage net. En fait, il semblerait qu'elle accroche plus sur le meneur que sur le groupe. Nous avons quelques indices qui nous orientent plus sur une fixation sur la personne (d- associé à une réaction sexuelle plus équilibrée). Le d- m+ ! dénote l'accrochage et après avec d- m o, c'est satisfait. Le d- m o implique que l'on est rassuré. Le m+ ! traduit l'accrochage à une ambiance et la peur de la perdre : « comme on s'amuse bien ici » et en même temps on regarde sa montre en se disant « nom de dieu, il va bientôt falloir partir dans une demi-heure comme c'est malheureux ! ». Si on est sûr de pouvoir rester jusqu'à demain, on est dans le d- m o puisque l'on n'a pas besoin de se tracasser, nous sommes dans l'éternité.

Ce n'est qu'au moment de la séance que ses aspirations objectales sont équilibrées puis elle redevient tout aussi infantile qu'avant, même que cela s'aggrave (S o +, S + ! o). Voilà ce que c'est que de tomber amoureuse du leader !

Nous pouvons dire que son moi reste fidèle à lui-même à l'exception du premier jour de la séance mais on comprend mieux ce moi-là car c'est un moi qui nie les aspirations sexuelles : elle n'est pas là « pour ça », elle y est pour soigner sa migraine et non pour courtiser le « raï-ki chef ». Ce refoulement sexuel important ne reste pas puisque le moi reprend ses positions avancées avec cette frustration qui repart en s+ et e-.

Ensuite, les trois derniers profils montrent un hy- très accentué, qu'est-ce qu'elle doit cacher ? Ne pas tomber amoureuse du leader, voilà une première chose à comprendre mais elle doit aussi cacher sa déception. Le contact s'est amélioré et cela reste, nous pourrions avancer que, dans son imaginaire, elle a restauré quelque chose. Ainsi, le bénéfice de la thérapie se situe ici essentiellement au niveau du contact : elle a un bon contact, pas très exigeant, elle est en harmonie avec le monde environnant donc elle doit être contente car c'est un bon résultat. Elle va très bien, les oiseaux chantent, le soleil brille,... Sinon, son problème affectivo-sexuel s'est aggravé et le moi se maintient dans sa position de travail, un petit plus obsessionnel qu'avant.

A l'arrière-plan, je ne m'explique pas son p+!! au dernier profil. Ses idéaux semblent renforcés, elle va peut-être devenir une propagandiste acharnée du raï-ki ! Elle semble avoir trouvé un nouvel idéal.

Son Ganzprofil montre des renversements en s+ / s- ce qui souligne son infantilisme, elle peut se montrer très soumise puis devenir agressive et possessive.

Les formes d'existence nous orientent vers une structure névrotique qui oscille entre une structure mixte à la fois hystérique et obsessionnelle mais ce ne sont que des tendances.

Le côté obsessionnel pourrait expliquer son immaturité sexuelle, celle-ci ne serait pas une immaturité de base mais la conséquence d'une régression prégénitale très forte. Ce n'est pas un infantilisme de départ, c'est une espèce d'abrasion génitale qui est la conséquence d'une organisation obsessionnelle. Elle est retombée dans une forme d'infantilisme comme c'est le cas souvent chez les obsessionnels qui sont débiles. La régression prégénitale est toujours plus forte chez l'obsessionnel que chez l'hystérique.

Grosso modo, elle arrive à la séance avec de grands espoirs de changement, son incapacité de nouer des relations objectales est, par le fait miraculeux de l'intervention du thérapeute, restaurée. Une fois le thérapeute absent, l'objet a disparu aussi et elle doit se restructurer en tenant compte de la disparition de l'objet. La frustration est intense et elle va peut-être compenser avec son p+ en devenant une prosélyte du raï-ki, le p+ ! pourrait traduire ce genre de conversion à une nouvelle religion. Cela semble un p+ de fuite vers le haut, une façon de se trouver un moi grandiose qui viendrait suppléer au manque d'objet, donc, c'est narcissique comme restauration. A l'avant-plan, elle reste rationnelle, elle est très défendue, elle ne va pas s'emballer.

Les positions pulsionnelles nous montrent une dominance de niveau 3 (s+, hy-, k- et d+). Les profils donnent à l'avant-plan un pic 1 - 3 en général. Il s'agit d'une personne ayant un grande besoin de contact qui est compensé par une position légaliste-réaliste-moraliste. Elle est hypermorale, surmoïque. La thérapie ne modifie rien à ce niveau, elle reste ce qu'elle est c'est-à-dire que, globalement, elle est surtout ancrée en position 3 en association avec la position 1. Ce sont des gens aux positions morales exigeantes et leur devise est : « il faut, on doit travailler, ne pas se plaindre ». C'est un discours réaliste énergique qui sert de prothèse car son absence la rendrait moins adaptée et plus immature. Le profil qui vient après la séance du week-end est fortement de type 3 : « en avant, allez ! ».

Ce genre de week-end révèle tout l'aspect contactuel et 'sexuel' car on se touche, on est proche les uns des autres, on est dans une espèce de cocon... ; c'est possible qu'elle s'en défende par après puisque cela réveillerait trop de choses sous couvercle la plupart du temps. D'ailleurs, elle vire à l'obsessionnel par après de manière nette (k ± p o). Le facteur k est devenu prépondérant. La question de ses idéaux (facteur p) n'est plus actualisée. C'est surtout la question du comment faire pour faire mieux. La question de l'idéal est réglée d'une certaine façon et maintenant, il s'agit d'organiser les choses, on va réformer.

Est-ce que le fait d'être sous la tyrannie du devoir (« je dois, il faut ») et le fait d'un manque de ressources libidinales orientent le tableau vers une dépression possible ? Non. Le côté moraliste (« Je fais mon devoir donc je fais ce qu'il faut ») assure une espèce de narcissisme à ce niveau, ce n'est pas jouissif mais il y a la fierté du devoir accompli quand même qui est typique des gens en position 3. Les aspirations idéales de son moi ne risquent pas de l'épuiser car c'est globalement un petit p+. Elle a un idéal (prendre conscience, vivre selon la raison, être exigeante) mais ce n'est pas excessif, elle met son point d'honneur à être dans la règle. Ses exigences sont celles des gens en position 3 c'est-à-dire des gens qui ont une mentalité un peu flicarde : « moi, je fais mon travail mais il s'agirait que les autres le fassent aussi », donc, il y a toujours une matraque quelque part.

L'impression générale post-thérapie, c'est qu'elle ressort de là avec sa personnalité réaffirmée et aggravée ; puis, elle revient au dernier profil vers sa ligne de base avec une amélioration du contact. En tout cas, son côté dépressif dans le contact semble avoir disparu mais son immaturité sexuelle n'a pas changé. De toute façon, si on est immature sexuellement à 43 ans, on a peu de chance d'évoluer, elle est trop vieille ; à 30 ans, c'est presque fini, alors à 43 ans ...

Cette femme présente un index Dur/ Mol de 3 ce qui est énorme. Elle a une organisation très masculine. Le fait d'avoir pour une femme un index masculin / féminin très élevé va dans le sens du déni de la castration. Cela confirme l'idée qu'elle refoulerait son courant féminin. Le refoulement (k- p o) opérerait sur une position sexuelle féminine ou disons plus élaborée surtout (S + ±). La position h + s ± indique le désir d'entrer dans une relation tendre avec l'objet mais une relation qui pose la question de l'emprise (s). Le s ±, dans la relation à l'objet, c'est : « je ne sais pas comment il faut faire, est-ce que j'adopte la position basse ou haute ? » En tout cas, la question de l'investissement de l'objet est préoccupante alors que, dans tous les autres profils, elle a s+, s- ou s o. La régression dans le vecteur du contact (d- m+ !), bien que ça ne soit pas extraordinaire, indiquerait qu'il y a un mouvement - refoulé - de reprise de relation objectale. Le fait de ne plus se maintenir dans une position de déni par rapport à la castration (lorsqu'elle abandonne un moi fort et révolté au-dessus de tout), son courant féminin nécessairement réapparaît mais alors, elle va le refouler.

A l'arrière-plan, nous pouvons noter la présence au premier profil d'un moi k + p ± (peu fréquent). Lorsqu'il apparaît avec une certaine fréquence, ce moi signe des problèmes d'identification sexuelle aigu c'est-à-dire qu'il y a le besoin d'introjecter l'ambivalence en p. Il y a introjection de la castration. Cela paraît absurde de dire ça, c'est comme si la castration était valorisée. Il y a une idéalisation de la castration. L'individu se place au-dessus, il y a un paradoxe. Son moi d'avant-plan (k + p o) est en contradiction avec celui de l'arrière-plan (k + p ±). L'arrière-plan est plus tourmenté que l'avant-plan où elle semble assez sûr d'elle-même. L'arrière-plan montre beaucoup de p ±, ça flotte, c'est le signe d'une incertitude sur l'identité.

En tout cas, cultiver la question de Hamlet « être ou ne pas être » ou l'introjecter, c'est ne pas prendre position, c'est entretenir une position bisexuelle sans vraiment faire de choix. Avec k+ p ±, il s'agit de l'introjection d'une espèce de position « chèvre-choutiste », « mi-figue, mi-raisin », je suis tout et je ne suis rien, je suis partout à la fois et je suis nul part. Cliniquement, ces gens vivent cette question de manière douloureuse. La question de l'identité est tout le temps posée et reposée, à tous les niveaux, c'est pas uniquement sexuel dans le p, c'est aussi la question du sens de la vie, la question humaine par excellence, d'où est-ce que je viens, où est-ce que je suis et où est-ce que je vais ? Le sens de sa destinée quoi ! Donc, si on est dans l'ambivalence à ce niveau, on est dans l'errance et cette errance est en quelque sorte revendiquée en k + p ± : ce sont des gens qui font de l'errance leur propre idéal, « errare humanum est ».

La démarche d'aller en thérapie semble paradoxale puisqu'elle semble dans l'errance et aller à ce week-end semble vouloir dire qu'elle voudrait bien se rencontrer elle-même mais elle ne veut pas dans le fond. Son p+ !! à l'arrière-plan traduit cette forte tendance souterraine à vouloir se rencontrer, un tel p+ me fait penser à Freud dans son article sur l'onanisme où il lâche comme ça, boum : « en tout cas, je sais que j'ai un destin et je l'accomplirai envers et contre tout peu importe si je me trompe ». Ça, c'est un p+ solide, je m'enfous de me tromper, j'irai jusqu'au bout, c'est l'Histoire qui décidera, ce n'est pas moi qui décide, moi, je fais comme ça, voilà, c'est mon destin.

Il est possible que cette thérapie soit un symptôme c'est-à-dire un conflit entre deux tendances : « cela ne peut pas marcher mais j'y vais quand même ». En fait, elle n'est pas dans l'errance, celle-ci est à l'arrière-plan, elle s'en défend farouchement. Elle se pose beaucoup de questions et elle veut avancer. Mais son problème, c'est l'errance c'est-à-dire qu'elle a très peur de tomber là-dedans car ce serait très angoissant, ne pas savoir pourquoi nous sommes là et qu'est-ce que l'on fait,... Il y en a pour qui c'est leur destin, c'est d'errer et ils prennent leur pied là-dedans.

Avec une contradiction aussi flagrante, cette femme est un cas exemplaire. Cela n'a rien d'extraordinaire au niveau théorique seulement c'est rarement réalisé au niveau clinique de manière aussi franche.

Le circuit périodique dans le contact

C o + : m+ est la première position du contact. Quand cette position est dominante (le m+ est le plus fréquent et le plus stable tandis que le facteur d est soumis à variation, ce dernier est donc modulant), nous avons affaire à quelqu'un qui se trouve bien là où il est, en harmonie avec son environnement. Il y a une petite tension c'est-à-dire qu'il est modérément accroché à sa maison par exemple. Ainsi, j'habite chez moi depuis toujours et j'y suis relativement bien, je dis relativement car si j'y étais vraiment bien, je serais C o o : ma maison devient une espèce d'utérus où je suis en pleine dissolution. Pour passer à C - +, il faut que la situation se complexifie, qu'un problème surgisse qui impose d'activer la position d-. Ainsi, je suis bien chez moi mais quelqu'un vient et me dit qu'il fait moche ici. J'avais jamais imaginé de pareilles choses et un de mes enfants surenchérit cette mauvaise note.

C - + : Ma réaction est de dire que, non, c'est très bien, je suis là depuis toujours, c'est très bien, je ne voudrais pas changer. Le d- accentue le m+. Je prends conscience que je suis chez moi et que je ne veux rien changer. Le d- est la réaction conservatrice par excellence. Par après, je vais dormir et, le lendemain, je me réveille après un mauvais rêve.

C + + : Et je me dis, c'est vrai, c'est dégueulasse. Si on retapissait ? Mais qu'est-ce que je vais mettre ? J'imagine que je change. Le d+, c'est le nouveau, on va aller chez Ikéa et on va changer. Dès lors, le m+ prend un autre sens, si c'est le d+ qui devient la réaction dominante, je m'accroche (m+) au nouveau, à d+ ; je ne m'accroche plus à mon ancien site (I, 3), je m'accroche à cette nouvelle solution (III, 2). Le I, 3, c'est : on irait peut-être bien chez Ikéa seulement je reste quand même accroché à ma maison, j'imagine simplement qu'on pourrait changer.

Dans le cas où m+ est dominant, le médiateur en position 2 (d-) scelle le m+ tandis qu'en position 3 (d+), il ouvre le m+. C'est valable pour les autres vecteurs. Une association « 2 1 » (d- m+) donne un « super 1 » (super m+). Mon m+ est dominant et je réalise que je suis fidèle à mon m+ (d- fidélise le m+). Par contre, si d- est dominant, le facteur directeur (facteur m en C) vient le renforcer en position 1 (m+) et le déforcer en position 4 (m-). Je ne veux pas changer (d-) et je m'accroche à cette idée (m+) en désespoir de cause, donc, c'est un accrochage forcé qui est basé sur la volonté de ne pas changer (d-).

C ± + : La quatrième position est celle où je ne sais plus très bien ce que je vais faire, c'est devenu vraiment un problème dont je n'arrive plus à me débarrasser. Est-ce qu'on change ou pas tout en restant quand même accroché à mon environnement habituel parce que ce que je vais changer, finalement, ce n'est que la couleur des murs. Ce serait beaucoup plus grave si on me disait : quel pays merdique, il temps d'émigrer, il faudrait absolument partir, on ne pourrait plus rester ici, on étouffe.

C o ± : Pour sortir de cette phase, nous devons traverser nécessairement une crise. C'est la catastrophe. Les positions critiques sont, en général, o ± et ± o. Théoriquement, la défense est de passer en position 2 c'est-à-dire un d- constant.

C - o : quoi qu'il arrive, on ne changera rien, on peut dire tout ce que l'on veut, moi, je reste attaché, je suis dans ma merde et j'y reste. Voilà. Personne ne me fera changer. Le pipi, la merde, ça convient bien puisque c'est très prégénital.

Alors, on m'attaque.

C - + : c'est le 2e stade de la 2e position du circuit. Je m'accroche, j'affirme que l'environnement dans lequel je vis est le meilleur que l'on puisse trouver, que si les autres ne sont pas content et bien qu'ils aillent se faire foutre, moi je trouve que c'est vraiment l'idéal. C'est beaucoup plus affirmé que le I, 2. Le II, 2 est plus fort que le I, 2. Le m+ vient renforcer le d-.

C - - : je n'arrive plus à maintenir cette position d- m+ qui consistait à dire que c'est le meilleur des mondes (m- déforce le d-). Je me dis que, oui, c'est vrai, c'est merdique mais j'y reste quand même, je dis la même chose mais cela devient beaucoup plus douloureux. Je sais que c'est mal fichu mais j'y reste. C'est la position des désespérés actifs qui savent bien que ça va mal mais qui restent.

C - ± : cela devient problématique, franchement, il y a un problème. Et puis, de nouveau survient une crise.

C ± o : Nous sommes dans le temps de la crise.

C + o : on passe en d+ qui est la recherche d'autre chose à n'importe quel prix. Tout va changer, plus rien ne sera comme avant, demain, tout sera nouveau, tout ça aura disparu, jamais plus vous ne verrez ce que vous voyez aujourd'hui...

C + + : ... et on s'y accroche, vous allez voir, ça va être formidable. C'est le discours politique : tout va changer, demain on rase gratis, vous pouvez me croire.

C + - : on changera quand même, d'accord, rien n'a réussi. C'est le discours de Chirac, de la droite française : oui, c'est vrai, ça va beaucoup plus mal qu'avant mais on continuera. On fonce, on a décidé qu'on allait vers le gouffre.

C + ± : oui, il faut changer, c'est d'accord mais qu'est-ce qu'on va faire ? On ne sait pas à quoi on va s'accrocher. C'est la réaction dépressive par excellence pour Szondi c'est-à-dire qu'il faut changer mais, franchement, on n'y croit plus. On ne croit plus que ce sera idyllique. Mais il n'y a plus cette position C + - un peu « suicidaire » un peu comme Hitler à la fin. L'ambivalence en m vient ajouter le fait qu'on n'a plus confiance dans le changement, l'adhérence au d+ vacille, le facteur m fait vaciller le facteur d et d'ailleurs, on va passer en m- au stade suivant.

Dans cette troisième position, c'est la volonté de changer qui est inébranlable.

C ± o signe la crise.

C o - : C'est la fin, on est arrivé au bout, c'est l'An 2000 moins 954 jours, après c'est fini. De toute façon, le monde est terminé, l'Histoire est terminé, on ne peut plus rien espérer, tout est foutu. Ce n'est pas une raison pour s'arrêter de vivre puisque c'est la réaction hypomaniaque. Tout est terminé, tout va très bien. Il n'y a plus besoin de se préoccuper d'un après puisque c'est fini. Le monde des représentations est foutu, il n'y a plus rien, on chute dans le monde de la sensation. Je n'ai pas besoin d'ambiance, je fonctionne bien tout seul, j'ai besoin de rien, je fais l'ambiance moi-même. Le moine bouddhiste dans sa caverne ou bien la personne avec son walkman, je chante tout seul. Des C o -, on n'en voit jamais, c'est pas très culturel aujourd'hui, par contre, autrefois, ça l'était, les gens chantaient pour eux-mêmes. Ils n'ont pas besoin d'un appui extérieur. Le m- peut avoir un bon contact social mais il se vit fondamentalement comme indépendant. Je me sens très bien à l'université de Liège mais si demain elle brûle complètement, je m'enfous, je n'ai pas besoin de ça, on ira ailleurs.

Récapitulons. m+ veut dire que je suis dans ma maison, je suis entouré par, je suis soutenu par, je m'appuie sur. Avec d-, je m'accroche et d+, j'ai envie de changer mais je suis toujours en quête de quelque chose qui est en prolongement de m+. Puis tout à coup en m-, je me dis qu'il n'y a pas besoin de tout ça, ce n'est pas nécessaire, je n'ai pas besoin de m'appuyer sur quoi que ce soit, c'est inutile. A quoi s'appuyer sur ? Donc, je suis totalement libre et indépendant. Je me fous du monde entier. C'est typique des anorexiques mentales (Co-), terminé, plus besoin de personne, plus besoin de manger. C'est une position de libération par rapport à tout ce dont on dépend. L'homme est un être extrêmement dépendant, il né là-dedans, il s'y est développé. Réaliser à un moment donné que c'est possible de vivre indépendant provoque pathologiquement l'état maniaque mais on peut être un maniaque tranquille, je peux vivre de rien.

C - - : c'est maintenir (d-) cet état d'indépendance. Prenons le cas du clochard à qui on propose une baignoire et qui refuse car il ne veut pas dépendre de l'eau chaude, du gaz, de tout ces trucs qui coûtent cher. Non merci, vous pouvez la garder.

C + - : ça commence à sentir le roussi parce qu'il y a l'idée qu'il faut quand même changer quelque chose à la situation, que c'est pas possible de vivre indéfiniment comme cela. Le d+ est toujours une problématique parce qu'il introduit l'idée du changement. Vivre dans l'état de liberté totale devient insatisfaisant et vient la recherche d'autre chose.

C ± - : c'est la problématisation, est-ce que je cherche autre chose ou est-ce que je maintiens la position antérieure ?

C o ± qui signe la crise et, en général, on retourne en C o + c'est-à-dire le besoin de retrouver un environnement soutenant, enveloppant.

A noter que si les deux premières positions du facteur d (o et -) renforcent le facteur m, les deux dernières positions (+ et ±) le déstabilisent. Si le médiateur en position 2 (d-) renforcent le m+, alors pour le vecteur du moi, le k+ (position 2) renforce le p- (position 1) qui devient un « super p » plus puissant qu'un p- associé avec un k- puisque je renforce le p- en l'introjectant en k+. Si le ko p- est l'individu mystique en communion, k+ p- implique que je renforce cette participation en l'introjectant, par exemple, à travers une religion constituée ou en fondant une religion. Il y a les gens qui sont vaguement religieux et puis il y a ceux qui renforcent la tendance en l'introjectant.


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